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Le projet a débuté après une découverte de Valeria Vergara, de l’Aquarium
de Vancouver. Les cris de contact des nouveau-nés bélugas, avec leur entourage,
sont de fréquences si basses qu’ils sont difficilement entendus par leurs
proches.
«
On retrouve parfois des jeunes échoués sur la rive. Pourquoi il est échoué sur
la rive, y a-t-il un lien avec sa mère qui s’est brisé ? Est- ce que c’est le
bruit qui dérange ? Plusieurs hypothèses sont mises de l’avant pour essayer de
comprendre. Les jeunes, c’est l’avenir de la population, alors le lien entre le
jeune et la femelle est extrêmement important », insiste le directeur
du volet éducation et le vice-président du GREMM, Patrice
Corbeil.
« On essaie de suivre les femmes avec leurs jeunes, dans toutes sortes de contextes, pour voir quand est-ce qu’ils utilisent ces cris de contact, et est-ce qu’il y a des situations où ce cri pourrait être masqué », se demande le directeur scientifique et président du GREMM, Robert Michaud.
Ces recherches sont possibles grâce à un drone, qui filme les bêtes du
haut des airs, et par un micro mis dans l’eau, un hydrophone. «
Je me trouve un peu ridicule d’avoir passé 30 ans sur le pont de mon bateau, à
regarder seulement des dos de bélugas, alors que j’aurais dû inventer le drone
il y a trente ans », lance à la blague Robert Michaud.
Le projet de recherche se déroule sur trois semaines, soit la période de naissance des bélugas. L’équipe recommencera sa prise de données annuellement, pendant trois à cinq années. « Nous on est intéressé à le documenter dans la période des quelques jours qui suivent la naissance, la période où le cri contient seulement des basses fréquences », explique Robert Michaud.
Comme le projet ne fait que débuter, aucune conclusion ne peut être tirée présentement mais déjà, les chercheurs ont remarqué que le bruit des bateaux a une incidence sur les bélugas. « Il y a une urgence de comprendre les menaces qui affectent cette population et le bruit est une des menaces qu’on veut documenter parce que c’est une chose sur laquelle on peut agir », affirme Robert Michaud.
Les recherches sont effectuées principalement dans la rivière Saguenay, entre la Pointe-Noire et la baie Sainte-Marguerite. Mariane Lajoie, à Tadoussac.
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